Châtelet dans la tourmente 14-18

 … Le 3 août 1914, la Belgique repousse l’ultimatum allemand et place son armée en position de combat. Le lendemain, 4 août, l’Allemagne envahit la Belgique et déclare la guerre. Malgré l’aide des troupes françaises et anglaises, l’armée belge, inférieur en nombre et armement, ne peut contenir la marée grise en dépit de son héroïsme exemplaire.

     Le front se rapproche de notre bonne ville de Châtelet. Le 16 août, la cavalerie française (corps de cavalerie SORDET) traverse Châtelet, signe d’une bataille imminente. Aux dragons, aux chasseurs à cheval, succèdent des chasseurs d’Afrique et finalement l’infanterie.

    Les Français qui prennent position à Châtelet forment l’avant-garde de la 5e armée, commandée par le général LANREZAC. Ils poussent des postes au-delà de la rivière et doublent, aux différents ponts, la Garde civique dont les pelotons détachés à Farciennes et Pont-de-Loup, rentrent à Châtelet. Les Français installent des mitrailleuses sur le terril du Carabinier, ils placent des sentinelles, pour la nuit, dans différentes rues.

150 ans de terre cuite à Bouffioulx, Châtelet et Châtelineau de 1850 à 2000.

     « On voit bien encore aux tessons ce que fut le pot », chantait au Moyen Âge, Adam de la Halle, célèbre trouvère picard.

     Revisitant ce refrain, cette phrase pourrait servir d’exergue au beau livre que l’on vous présente aujourd’hui.

     Car c’est peut-être en observant les vénérables débris de poterie mis à jour par les archéologues dans la Cour Pinette à Châtelet, que Daniel GRIMMAUX et André VANDEBROECK ont eu l’idée de publier l’ouvrage intitulé : « 150 ans de terre cuite à Bouffioulx, Châtelet et Châtelineau de 1850 à 2000 ».

     À coup sûr, ce recensement, intelligemment commenté, fait revivre un chapitre important des poteries châtelettaines, sans oublier de rendre hommage aux trois vaillants survivants du secteur : les maîtres potiers BIRON (pour Châtelet) ainsi que DUBOIS et LARDINOIS (pour Bouffioulx).

     En fait, c’est en se penchant dans la poterie d’art – souvent – et dans « l’utilitaire » – parfois que ces trois courageux « magiciens du grès cérame » (2) ont finalement survécu à la modernisation des techniques chez certains de leurs concurrents et à l’emploi de nouvelles matières de base (des matières synthétiques).

Châtelet de l’Armistice à la Paix – Novembre 1918 à juin 1919.

    À la fin de l’automne 1918, la situation militaire de l’Allemagne est désespérée. Sous les coups de boutoirs des armées alliées entamés en juillet 1918, les Allemands ont amorcé un mouvement de retraite généralisé qui a tendance à s’accélérer au fil du temps.

     Par ailleurs, fin octobre 1918, la famine s’est installée également outre-Rhin et la situation politique s’est aggravée à tel point que le Kaiser Guillaume II envisage d’abdiquer en faveur de l’un de ses petits-fils assisté d’un Conseil de régence.

     Nonobstant ces demandes, parvenant par divers canaux, le maréchal FOCH prépare ouvertement une nouvelle offensive militaire en Lorraine, devant débuter le 14 novembre, afin de mettre la pression sur les autorités allemandes.

    Afin de mener les pourparlers de cessation des hostilités à l’abri des regards indiscrets, FOCH arrête son choix sur la forêt de Compiègne où les deux trains mis à la disposition des parlementaires pourront stationner en toute discrétion.
     Le 7 novembre 1918, à 01 heures 25, le haut commandement militaire est informé que les parlementaires allemands « se présenteront aux avant-postes français par la route de Chimay, Fourmes (Fourmies), La Capelle, Guise ». Les cinq voitures (voire six voitures selon les sources) transportant la délégation allemande franchissent les lignes, à l’endroit convenu, vers 20 heures 15 et sont pris en charge par des officiers français.
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Le passage des troupes napoléoniennes à Bouffioulx, Châtelet et Châtelineau
Commémoration du bicentenaire 1815-2015.
L’agonie de l’Empire napoléonien.

Les malheurs de Châtelet de 1814 et 1815.

8 février 1814. Quelques quarante petits cavaliers, barbus, hirsutes, vêtus de fourrures, mi-hommes, mi -bêtes, plongent sur Châtelet.

Les Cosaques !
Avec eux reviennent, du bout du monde, la guerre et son cortège de malheurs.

La fin d’un empire.
Tout en ignorant les détails de la campagne, les Châtelettains savaient que les affaires de l’Empire étaient mauvaises.

Depuis le mois de février 1813, les réquisitions étaient reparues, touchant les produits les plus divers : denrées alimentaires, boissons, fourrages. Mais, en fait, la population n’avait pas souffert de ces réquisitions qui étaient régulièrement payées par les caisses de l’Etat. (1)

Le 5 avril , un décret avait créé une Garde Nationale pour laquelle l’arrondissement de Charleroi devait fournir 8 compagnies avec un effectif global de 1200 hommes (2).
Tout cela était mauvais signe.

En effet, sous les coups que l’Europe coalisée lui porte, le vaste empire que NAPOLEON a réuni sous son sceptre, craque de toute part.

Malgré le génie de son chef et l’héroïsme de ses soldats, l’armée française est ramenée, bataille après bataille, du fond de l’Allemagne sur les bords du Rhin.

Dans ses rangs, des enfants de Châtelet combattent et donnent leur vie : Guillaume DEMANET, fusiller au 51e Régiment de Ligne, meurt le 24 octobre 1813 à Landau, et Pierre-Henri BERTRAND, voltigeur au Ier Régt. De la Garde Impériale, succombe à Metz, le 9 décembre. (3). …